Virelangues longs

Kiki était cocotte, et Koko concasseur de cacao. Kiki la cocotte aimait beaucoup Koko le concasseur de cacao. Mais Kiki la cocotte convoitait un coquet caraco kaki à col de caracul. Koko le concasseur de cacao ne pouvait offrir à Kiki la cocotte qu’un coquet caraco kaki mais sans col de caracul. Or un marquis caracolant, caduc et cacochyme, conquis par les coquins quinquets de Kiki la cocotte, offrit à Kiki la cocotte un coquet caraco kaki à col de caracul. Quand Koko le concasseur de cacao l’apprit, que Kiki la cocotte avait reçu du marquis caracolant, caduc et cacochyme un coquet caraco kaki à col de caracul, il conclut : je clos mon caquet, je suis cocu !



Un comte comptant ses comptes, content de son comté, raconte un conte, d’un comte con comptant des comptes mécontents, en contant un conte contant un comte con mécontent se contentant d’un compte con en mangeant son comté.



Bonjour Madame Sans-Souci, combien sont ces six cent six saucissons-ci ? Ces six cent six saucissons-ci sont six cent six sous. Si ces six cent six saucissons-ci sont six cent six sous, ces six cent six saucissons-ci sont six cent six sous trop chers !



Tas de riz, tas de rats. Tas de riz tentant, tas de rats tentés. Tas de riz tentant tenta tas de rats tentés. Tas de rats tentés tâta tas de riz tentant.



Si la leçon lassait les sots, celle-ci scella le silence en salle : saoule à souhait, sans le sou, Lucie lança l’assaut au sous-sol, son lasso enlacé salissant les seaux laissés là, sans lait, sous la selle assez lisse.



Un pêcheur péchait. Un pêcher empêchait le pêcheur de pécher. Le pêcheur pêchât le pêcher et le pêcher n’empêchât plus le pêcheur de pêcher.



Tonton, ton thé t’a-t-il ôté ta toux ? disait la tortue au tatou. — Mais pas du tout, dit le tatou, je tousse tant que l’on m’entend de Tahiti à Tombouctou. — Oui, mon thé m’a ôté ma toux. Si ton thé t’a ôté ta toux, mon thé m’ôtera ma toux !



Il était une fois une marchande de foie qui vendait du foie dans la ville de Foix. Elle se dit ma foi, c’est la première fois et la dernière fois que je vends du foie dans la ville de Foix.



Dis-moi, petit pot de beurre, quand te dé-petit-pot-de-beurreriseras-tu ? – Gros pot rond de beurre, je me dé-petit-pot-de-beurreriserai quand tous les petits pots de beurre se dé-petit-pot-de-beurreriseront. Et auront dégros-pots-rond-de-beurrerisé tous les gros pots ronds de beurre.



Didon dîna, dit-on, du dos d’un dodu dindon, mais si Didon dîna du dos de ce dodu dindon, c’est que le dos dudit dindon céda aux doux et doctes coups de ladite Didon. Didon dîna, dit-on, du dos dodu d’un dodu dindon. Du dos dodu du dodu dindon dont Didon dîna, dit-on, il ne reste rien.



Gros gras grand grain d’orge, tout gros-gras-grand-grain-d’orgerisé, quand te dé-gros-gras-grand-grain-d’orgeriseras-tu ? – Je me dé-gros-gras-grand-grain-d’orgeriserai quand tous les gros gras grands grains d’orge se seront dé-gros-gras-grand-grain-d’orgerisés.



Bonjour Madame Sans-Souci, combien sont ces six cent six saucissons-ci ? Ces six centsix saucissons-ci sont six cent six sous. Si ces six cent six saucissons-ci sont six cent six sous, ces six cent six saucissons-ci sont six cent six sous trop chers !



Chez les Papous, il y a des Papous papas et des Papous pas papas. Il y a des poux chez les Papous, et il y a donc des Papous papas à poux, des Papous papas pas à poux, des Papous pas papas à poux et des papous pas papas pas à poux. Mais parmi les poux, il y a les poux papas et les poux pas papas. Il y a donc des Papous papas à poux papas, des Papous papas à poux pas papas, des Papous papas pas à poux papas, des Papous papas pas à poux pas papas, des Papous pas papas à poux papas, des Papous pas papas à poux pas papas, des Papous pas papas pas à poux papas et des Papous pas papas pas à poux pas papas.



Je suis ce que je suis, mais je ne suis pas ce que je suis. Si j’étais ce que je suis, je ne serais pas ce que je suis. Qui suis-je ? (le berger qui suit son mouton qui est ce qu’il est, mais n’est pas ce qu’il suit)



L’ouïe de l’oie de Louis a ouï. Ah oui ? Et qu’a ouï l’ouïe de l’oie de Louis ? Elle a ouï ce que toute oie oit. Et qu’oit toute oie ? Toute oie oit, quand mon chien aboie le soir au fond des bois, toute oie oit « ouah ouah », qu’elle oit, l’oie.



Un vieux chasseur sobre plein de santé, mais atteint de cécité, chaussé de souliers souillés, sans cigare, fut dans la nécessité de chasser seul sur ces champs sis en Sicile un sinistre chat sauvage. Il siffla ses chiens, Châtain, Satin, Chauvin et suivit son chemin. Sur son passage, six chastes chérubins siciliens, sans chaussures, sans souci, juchés sur six sièges, chuchotèrent ceci : Salut, Sire chasseur, citoyen sage et plein d’âge, aux yeux chassieux, au sang chaud, sois chanceux ! Sache en ce jour serein, sans chagrin, chasser, chose aisée, ce chat sauvage caché sous ces chiches souches de sauge sèche.



Un pâtissier qui pâtissait chez un tapissier qui tapissait, demanda un jour au tapissier qui tapissait : vaut-il mieux pâtisser chez un tapissier qui tapisse ou tapisser chez un pâtissier qui pâtisse ?



C’est l’évadé du Nevada qui s’évada dans la vallée, dans la vallée du Nevada qu’il dévala pour s’évader sur un vilain vélo volé qu’il a volé dans une villa et le valet qui fut volé vit le vélo qui s’envola. Si l’évade du Nevada s’est évadé dans la vallée c’est qu’il pensait qu’on l’y verra. Il voulait pour se lever le divan de la Diva qui vit l’évadé s’affaler mais quand le valet le vit là, il se mit là pour l’éviter… Et l’évadé du Nevada fut délavé dans la vallée par toute l’eau qui tombait là et l’on vit l’évadé vanné s’avouer que la vie d’évadé ne valait pas la vie d’avant car en vélo quand il y a du vent on est vidé, c’est évident! Et l’évadé du Nevada a pédalé dans la vallée et l’évadé a dit là: « Là je dis que vous m’en voulez car toute l’eau qui m’a lave, et toute l’eau que j’ai avalé m’a dégoûté de m’évader dans la vallée du Nevada ». Et voilà.



Dis-moi, petite pomme, quand te dépetitepommeras-tu ? Je me dépetitepommerai quand toutes les petites pommes se dépetitepommeront. Or, comme toutes les petites pommes ne se dépetitepommeront jamais, petite pomme ne se dépetitepommera, jamais.



Quand un cordier cordant veut corder une corde, pour sa corde à corder, trois cordons il accorde. Mais si l’un des cordons de la corde décorde, le cordon décordant fait décorder la corde.



Le Dalaï Lama a la dalle à Lima et casse la dalle à Dallas. Du Lima au Mali et du Mali au Lima il lit mal, le Dalaï Lama. La lame de la lime limant l’aimant qui le lie à la lie de l’ami de Lima qui l’aima qui l’eut dit : c’est dali en lama l’ami du Dalaï Lama de l’Himalaya.



Monsieur de Fondcoutu dit à madame de Coutufond : « Il n’y a pas plus loin de Fondcoutu à Coutufond que Coutufond à Fondcoutu. »



Six chérubins siciliens, juché sur six sièges, chuchotèrent ceci. Salut citoyen chaste et sage, au yeux chassieux et au sang chaud. Sache chasser, chose aisée, ce chat sauvage, dessous ces souches de sauge fraîche.



Un matin en prenant un bain j’ai mangé mon pain dans mon bain j’ai pris un pain j’ai pris un bain j’ai pris un bain pain.



Lorsqu’un cordier cordant veut sa corde accordée, trois cordons de la corde il décorde. Si le cordon de la corde décorde, le cordon décordé fait décorder la corde.



Petit pot de beurre, quand te dépetit-pot-de-beurreriseras-tu ? – Je me dépetit-pot-de-beurreriserai quand tous les petits pots de beurre se dépetit-pot-de-beurreriseront.



Un deux trois du charbon de bois. Quatre cinq six, six cent six saucisses. Sept huit neuf, un barbecue neuf. Dix onze douze, au milieu d’la pelouse. Comptez jusqu’à treize, s’il reste des braises. Grillez les merguez.



Je suis extraordinairement exaspéré, vous cherchez à vous excuser, malgré vos explications exposées, vous êtes sans excuses.



Dis-moi gros gras grand grain d’orge, quand te dégros-gras-grand-grain-d’orgeras-tu ? Je me dégros-gras-grand-grain-d’orgerai, quand tous les gros gras grains d’orge se seront dégros-gras-grand-grain- d’orgés.



Très grand doreur, quand redoreras-tu sûrement et d’un goût rare mes trente trois ou trente quatre cuillères d’or trop argentées ? Je redorerai sûrement quatre grandes cuillères d’or trop argentées, quand j’aurai redoré sûrement et d’un goût rare tes trente trois ou trente quatre autres grandes cuillères d’or trop argentées.



Un pêcheur pêchait à l’ombre d’un pêcher, le pêcher empêchait le pêcheur de pêcher, le pêcheur coupa le pêcher, le pêcher n’empêcha plus le pêcheur de pêcher.



Madame S. est une Suissesse. Au sous-sol de sa maison, elle chausse ses souliers secs, saisit son sac et sort sur le seuil, seule dans le silence du soir. Quand soudain, elle aperçoit une scène sensationnelle : « Sapristi! ». Sous les cent sapins, six cents six sots sans le sou sucent six cents six sucettes au cassis et six cents six saucisses salées. Surprise, madame S. sursaute, glisse sur le sol moussu, puis s’assied sur ses fesses, stupéfaite. Quel suspense! « Mais c’est… bien sûr! Ce sont six cents six petits Suisses sots, c’est aussi simple que ça! Ce n’est pas sorcier! », soupire madame S. en fronçant les sourcils. Le soleil disparaît bientôt et madame S., soulagée, va s’allonger sur son sommier, sans souci.



En haut du mat le pirate cria : Échec et mat! En bas, sur son matelas, dans son mas en Provence, Barbara mange de l’ananas, hélas en lisant un atlas avec ses doigts gras. Marc ouvre le cadenas de son vasistas et voit, là, en vrac un tas de tabac au bord du lac. C’est un cas ce gars là. Le jars, pas à pas, va par là et retire l’as du tas de cartes. Raz-de-marée sur le gaz ! Halte là !



Je cherche ces chiots chez Sancho. Je cherche ces chats chez Sacha. Je cherche ces seize cent seize chaises chez Sanchez.



Oreille de chat, coprin chevelu, langue de bœuf, lépiote à crête, mycène à pied laineux, pleurote, vesse de loup, amanite tue-mouches, russule, malanolengue vulgaire, chanterelle : drôle d’omelette aux champipi aux champignons !



C’est l’histoire d’un gars qui s’appelle Paul, qui meurt de froid en pleine région polaire, dans un amas de vêtements divers et décolorés, recherchant vainement une pierre précieuse avec un outil inapproprié, alors que sa fiancée tarde à lui téléphoner depuis sa voiture allemande. Moralité : Paul se pèle au pôle dans une pile de pulls et de polos pâles. Pas plus d’appel de la poule en Opel que d’opale dans la pelle à Paul.



J’ai un point dans mon pourpoint qui me pique et qui me pointe, si je savais celui qui a mis ce point dans mon pourpoint qui me pique et qui nie pointe, je lui mettrais un point dans son pourpoint qui le pique et qui le pointe.



Un ange qui songeait à changer son visage pour donner le change, se vit si changé, que loin de louanger ce changement, il jugea que tous les autres anges jugeraient que jamais ange ainsi changé ne rechangerait jamais, et jamais plus ange ne songea à se changer.



Éloise, l’exquise Marquise dyslexique esquisse une valse triste, glisse et brise un vase d’Onyx ou d’exhalantes fleurs de Lys agonisent.



Si l’Américain se désaméricaniserait comment le réaméricaniserions-nous, l’Américain ? On le réaméricaniserait comme on l’a désaméricanisé, l’Américain.



Si la cathédrale se décathédraliserait, comment. la recathédraliserait-on, la cathédrale ? On la recathédraliserait comme on l’a décathédralisées, la cathédrale.



Bonjour madame Sans Souci, combien sont ces six cent six saucissons-ci ? Ces six cent six saucissons-ci sont six sous. Six sous, ces six cent six saucissons-ci ! Si ces six cent six saucissons-ci sont six sous, ces six cent six saucissons-ci sont trop chers.



Cinq ou six officiers gascons passant certains soirs à Soissons marchandèrent des saucissons : Combien ces cinq saucissons ? A vingt sous c’est cent sous. C’était cent sous ces saucissons.



Je crois que je vois trois fois trois foies d’oie, Tu crois que tu vois trois fois trois foies d’oie, Il croit qu’il voit trois fois trois foies d’oie, Nous croyons que nous voyons trois fois trois foies d’oie, Vous croyez que vous voyez trois fois trois foies d’oie, Ils croient qu’ils voient trois fois trois foies d’oie.



Tonton toto, ton thé t’a t-il ôté ta toux ? Tout étant à tenter, toto, pour que tout aille, ta tante et ton tonton t’ont ôté tour à tour, ta toque et ton tutu, atout de ta beauté…tant tentant son ton teint et ta tête et ta taille !



Le magique moujik mugit gémissant sans génie s’ingéniant à gêner la muse. Amusé, le moujik a misé et la muse au musée a osé.



Un pêcheur prépare pitance, plaid, pliant, pipe, parapluie, prend panier percé pour ne pas perdre petits poissons, place dans poche petit pot parfaite piquette, puis part pédestrement pêcher pendant période permise par police.



Toi, daim têtu, tu t’es totalement trompé, tant dans tes totems que dans tes attitudes tatillonnes devant tes deux doux totems.



Babylas baladin emballe bonnement des balles tandis que Babette ballerine étoile du corps de ballet se balance mollement sur le bout d’une barre de bois.



Ces cent six sachets – sachez cela – si chers qu’Alix à Nice tout en le sachant, chez Chasachax choisis, sont si chers chacun si chers qu’ils charment peu !



Vendredi j’ai vu vingt verres vides sur la page de Viviane et vingt beaux bérets bordeaux sur la page de Bertrand. Samedi, si ça me dit, j’en verrais vingt nouveaux!



Je chancelle sous la chance. Tu chancelles sous la chance. Il chancelle sous la chanson. Nous chancelons sous la chance. Vous chancelez sous la chance. Ils chancellent sous la chance.



Graciles et gras quatre gros grands gredins grognons grignotent quatre gros grains grands. Trois grands gros grillons grattent la grise grève en grès, grignoti, grignoton, graines trouveront, graines grignoteront.



Ah pourquoi Pépita, sans répit m’épies tu ? Dans un pré Pépita, pourquoi te tapies tu ? tu m’épies sans pitié, c’est piteux de m’épier…de m’épier Pépita, pourrais tu te passer ?

– Prendre une pause bien méritée 😀
– Revenir aux virelangues courts
– Passer aux virelangues faciles
– Vous aimez la difficulté ? C’est par ici